L'étude réalisée par Lucie Jeanneret pour la DRAC Bretagne en 2011 est largement consacré au Camp des Rouëts:
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Le site, qualifié de manoir dès le XIIIe siècle, doit conserver des vestiges de construction médiéval, soit au niveau du tertre soit au niveau des bâtiments postérieurs. Le prieuré a également du laisser des vestiges antérieurs à la fin du XIIIe siècle.

Extrait de l'étude de Lucie Jeanneret :

Peuplement

Le bourg de Bodieu est au XIXe siècle aussi important que celui de Mohon. Sur le cadastre ancien,seules quelques maisons apparaissent à l'emplacement des fossés

Description

Le site dit du "Camps des Rouëts" est situé à 1300 mètres au sud du village de Mohon. Il s'implante à proximité d'un cours d'eau, Le Ninian et àla lisière de la forêt de Lanouée. Cette implantation est peut‐être à relier à la présence de cette forêt (pour sa mise en valeur peut‐être).
Le site a fait l'objet de plusieurs études et d'une mise en valeur par le Conseil Général du Morbihan, propriétaire de l'ensemble fossoyé. Les études anciennes l'ont souvent attribué à des époques antérieures, antiquité ou haut Moyen Age, mais les sondages effectués sur le site n'ont révélés que du mobilier postérieur au XIIIe siècle.
La morphologie du tertre (motte) est assez atypique. Peut‐être a t‐elle été perturbée : son élévation (3 à 4 mètres) est assez réduite comparé àsa superficie et aux descriptions anciennes qui ont été faites (donnant jusqu'à 7 mètres de hauteur avec des douves conservées). Sa forme n'est pas parfaitement circulaire. C'est pour ces raison que la motte apparaît comme relativement altéré. En revanche, à l'exception de la partie nord, aucune trace de fossé et de contrescarpe n'est aujourd'hui visible sur le terrain. La description faite anciennement pourrait être erronée.
L'enceinte au sud de ce tertre est mieux conservée et reste entourée d'un fossé, aménagé depuis en chemin creux. Ce fossé est très impressionnant et cette partie du site est beaucoup mieux défendue que le tertre. L'enceinte est ainsi entourée d'un fossé très abrupt atteignant 8 mètres de profondeur, pour une largeur d'une quinzaine de mètres. L'intérieur de l'enceinte est circonscrit par un talus conservé seulement sur une hauteur de 1 à 2 mètres. Le "tertre" signalé dans cette enceinte dans la bibliographie, n'est plus visible aujourd'hui. Seuls quelques microreliefs impossibles à interpréter sont encore visible. Au sud de l'ensemble, une brèche ouverte dans le talus pourrait correspondre à un accès ou à un aménagement. L'accès se fait actuellement par l'angle nord‐ouest par une brèche dans le talus et par une rampe barrant le fossé. La datation de cet accès est impossible.
Il s'agit sans doute d'une résidence médiévale, liée à un petit bourg et surtout à un prieuré qui est cité vers 1199 sous le nom de prieuré de Bodieuc, implanté dans la basse‐cour de cet ensemble (parcelles 2026‐2029). Un ensemble fossoyé, encore partiellement visible côté route (au nord) circonscrit à la fois la motte et le prieuré. Ce talus est conservé sur 1 à 2 mètres de hauteur.
Dans l'aveu de Porhoët de 1462 le site est qualif de vieil chasteau et motte de Bodieu, cernés de douves. Mais il est également qualifié de manerium de Bodiec dans un acte de 1221. La nature primitive du site est donc difficile à définir et ces termes paraissent ambigus. L'ensemble fortif ne se trouve donc pas en position défensive, mais correspond à une implantation seigneuriale liée à une grande famille, celle des comtes de Porhoët avec une volonté importante de fixer l'habitat, qui s'est implanté au nord‐ouest du site, peut être en même temps que le prieu

Seigneurie

Le site est connu des textes depuis 1163. Mais c'est en 1199 qu'apparaît un nom associé à celui‐ci : Roger de la Zouche, cadet des comtes de Porhoët (DM, I, 783). A cette date il échange Bodieuc avec le vicomte de Rohan. contre des terres en Angleterre.
Son origine pourrait être plus ancienne. En effet dès la fin du Xe siècle Guethénoc, ancêtre des Porhoët, possède des bien dans la paroisse de Mohon. Il pourrait s'agir de l'implantation originelle des Porhoët avant leur déplacement à Josselin à la fin du XIe siècle.
En 1201, un Guillaume de Bodieuc (Willelmus de Badioc) est cité comme témoin d'un acte concernant Eudon de Porhoët (DM, I, 793). Mais il pourrait s'agir à cette date d'un religieux du prieuré.
En 1221 le manoir de Bodiec est toujours aux mains des vicomtes de Rohan (CM, n°254).
Il apparaît enfin dans l'aveu de Porhoët de 1462, étant revenus dans les mains des Porhoët